Salut à tout le monde,
je vous découvre au hazard du web et serai très heureux d'échanger
avec vous, afin d'encourager ceux qui sont aujourd'ui dans la difficulté.
C'est dur pour moi de voir combien on se ressemble dans la soufrance,
et de revivre à la lecture de vos textes des expériences personnelles
qui n'ont pas ou peu de solutions.
C'est souvent le bonheur qui nous est retiré, et par là même le goût
de vivre.
J'ai perdu des très proches, des gens que j'aimais beaucoup, qui
vivent à travers moi et dont le souvenir oriente aujourd'hui le cours de ma vie.
En 98 j'ai été à mon tour touché par un accident, multiples fractures et
blessures dont l'arrachement du plexus bracchial et la paralysie
définitive du bras qui va avec.
Des mois et des mois d'hopital suivi de plusieurs mois de fauteuil en centre pour les grands blessés de la route.
On y rencontre toutes sortes de gens aux degrès de séquelles
différents, l'entraide est énorme et la solidarité immédiate, pour les mêmes raisons qu'ici.
Alors voilà, perte d'un bon boulot, perte de la pratique de la guitare,
et le bouquet pour moi, plus de moto. C'était trop dur .
J'arrivais pas à accepter ,tout ça, plus la soufrance de mes proches,
et j'ai décidé d'aller mieux, pour eux, pour moi.
J'ai pensé très tôt que je refairais de la moto malgré mon handicap,
les docteurs ont alors expliqué à mes proches qu'il allait falloir me
soutenir quand je comprendrais que c'était cuit (Je l'ai su plus tard).
Cuit ça l'était pas. A ma sortie d'hopital, je me suis mis en quête des
différentes pièces nécessaires à la réparation de ma moto qui était à
peu près dans le même état que moi...
ça a duré quelques mois,pendant lesquels j'ai caché ça à mes proches
Puis après avoir bricolé un aménagement et un appareillage, le grand
jour est arrivé. On a fini la moto un soir vers 1 h du matin.On s'est regardé 2 sec et on s'est équipé sans un mot. plus d'un an que j'avais pas conduit, et d'un bras jamais...
J'ai accroché mon bras au guidon puis j'ai démarré doucement, avec
l'embrayage à droite direction la mer par la route de gruissan.
Le collègue me suivait prudemment nos 2 coeurs etaient au taquet,
puis j'ai craqué, il a fallu que je m'arrête j'y voyais plus rien tellement je pleurais.Mon pote s'est inquiété d'un qu'est "qu'il y a qu'est ce qu'il y a ?
t'as trop mal ? non j'avais pas mal, j'ai souri et je suis reparti.
On a fumé une clope aux plages et on est rentrés .J'ai pas pu dormir.
Trop de projets se bousculaient dans ma tête.Le lendemain je décidais de rendre visite à mes parents.Je suis arrivé devant chez eux avec le petit coup de gaz habituel qu'ils avaient pas entendu depuis si longtemps,
mon père est sorti ,il m'avait reconnu son visage montrait la joie malgré ses larmes.
Je suis à nouveau heureux autant qu'il m'est possible
Voilà tout ça pour moi c'est du bonus, il faut continuer , toujours.
merci